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Je suis sûr qu’attentive à tout ce qui supplie,
A ces accords humains la nature s’allie,
Et commande aux esprits, qui nagent dans les airs,
D’y promener long-temps ces rustiques concerts.
Oui, je suis sûr qu’un ange interdit à la brise
D’emporter loin de nous les soupirs de l’église.
Ils glissent dans les fleurs, dans les vagues du blé,
Et semblent, régnant seuls sur le monde troublé,
D’un souffle de prière agiter les feuillages.
L’incrédulité même y joint un cri d’hommages :
Quand Dieu passe, qui peut, s’armant de cécité,
En faveur du néant, casser l’éternité !

Ce n’est pas que je croie à ces enfantillages,
Dont la fourbe mystique a broché, d’âge en âges,
Le canevas naïf qu’ont tissu nos aïeux :
Tous les cultes mêlés n’en font qu’un à mes yeux.
Comme tous les rayons composent la lumière,
Tous les vœux des mortels ne sont qu’une prière :