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Et de ces messagers des soupirs de la terre
Emprunte, pour mourir, un accent de mystère.
J’aime, sous les taillis, le long rappel du cor,
Qui jette une fanfare à l’écho qui s’endort.
Un son plus doux peut-être, et dont l’âme amoureuse
Poursuit dans son sommeil la trace vaporeuse,
C’est le son transparent de ces luths éthérés,
Dont la brise, en passant, rase les fils dorés,
Si doux, qu’il semblerait, dans sa vague indolence,
D’un souffle harmonieux nuancer le silence,
Et, comme un gaz de plus, se fondre dans les airs.
On dirait que les cieux, un moment entrouverts,
Veulent des chants divins, qu’entend la Providence,
Propager, jusqu’à nous » la dernière cadence,
Ou qu’un ange proscrit, qui pleure sur nos bords,
De sa lyre natale y cherche les accords.
Mais parmi tous ces bruits, dont l’onduleux murmure
Vient de la part de l’homme, et non de la nature,
Celui que je préfère, et qui sait mieux, le soir,
De mes ennuis bercés assoupir le pouvoir,