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si j’attachais quelque importance sérieuse à ces œuvres. Peu de vers ont du prix, quand on peut les acheter. Mais je n’ai vu dans cette publication qu’un moyen de plus de léguer mon souvenir à ceux qui m’aiment ; car ces vers sont ma vie, et je ne mourrai vraiment pas, tant qu’ils les liront.

N’ayant pas la présomption de compter sur un grand nombre de lecteurs, j’ai dû laisser à cet ouvrage le nom que je lui avais donné dans l’intimité, et pour le distinguer à mes yeux de tous ces riens qu’on fait toujours, quand on n’a jamais rien à faire. Le titre seul indique qu’il s’adresse à peu de monde, et je ne l’adresse en effet qu’à ces âmes chagrines, esseulées et rêveuses, qui souffrent sans vouloir se donner la peine d’écrire ce qu’elles seraient bien aises d’écouter. Que ce livre leur serve de mémento ! qu’on dise en le lisant :

Holy bc the ! ay Which mourning soothes the mourner on his way.

« Bénis soient les chants dont l’affliction console l’affligé sur sa route. » Je n’ai pas d’autre ambition.