Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/118

Cette page n’a pas encore été corrigée

Si je vois dans l’absence, au fond de ma mémoire,
De ces momens si chers étinceler l’histoire,
Auront-ils dans la vôtre un reflet fraternel ?
Cette fleur, dont nos champs ont hérité du ciel,
Qui force au souvenir, et qui craint qu’on n’oublie,
Oublîrez-vous le jour, où vous l’avez cueillie ?
Vous ressouviendrez-vous qu’hier, dans ce vallon,
Vous me l’avez donnée, en me disant son nom ?
L’hiver doit-il faner cette promesse intime ?
Le serment vaut-il mieux que la fleur qui l’exprime,
S’effeuille-t-il comme elle, ou n’engageant que moi,
Quand l’emblême s’éteint, s’éteindra-t-il pour toi ?

Loin de nous, loin d’ici, ce destin qui m’effraie !
Vous serez, n’est-ce pas, toujours fidèle et vraie,
Et sur l’onde qui fuit, vos aveux répétés,
Ne fuiront pas, comme elle, au néant emportés.
On ne peut engager l’avenir qu’on ignore,
Je puis cesser de plaire, en vous aimant encore,