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Au souffle d’Occident bercer notre indolence.
Entendez-vous de loin l’angélus qu’on balance,
Le dernier bêlement de nos derniers moutons,
Qui nous dit : C’est le soir ! Oui, c’est le soir, partons !

Que le fleuve est tranquille et désert ! l’hirondelle,
Qui ridait son cristal des baisers de son aile,
Sous le toit du pécheur se délasse du jour.
Nous, qu’appelle des eaux le vagabond séjour,
Allons de l’espérance y promener le rêve.
Détache, batelier, ton canot de la grève :
Gouverne où tu voudras, mais gouverne long-temps ;
Je compterai tes soins, en oubliant le temps.

Que vous inspire à vous, ma penseuse chérie,
Ce voile de fraîcheur, qui couvre la prairie,
Ces parfums mariés au murmure des eaux,
Qui jettent sur nos sens d’invisibles réseaux,