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Je n’attends du destin, ni faveur, ni présent ;
Dans mes rêves, tout prêts à devenir souffrance,
L’illusion habite, et non pas l’espérance.
Le monde, le destin, peut encor m’attrister,
Mais n’ayant rien à perdre, on ne peut rien m’ôter :
Je ne vis pas, je dors en attendant la vie.
Pourquoi m’inquiéter des efforts de l’envie,
Et vouloir mettre un frein aux coursiers du hasard !
Qu’ils marchent… Le réveil peut arriver bien tard.
Où vont-ils ? A la gloire ! —Au combat ! — Que m’importe !
Le remède est toujours près des maux qu’on supporte :
Le pays où l’on tue est toujours près de nous.
Oh ! laisse-moi long-temps rêver à tes genoux’.
A mes illusions n’oppose plus tes doutes,
Quand on sait s’en guérir, on peut les garder toutes !