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Elle est, comme un adieu, qui cache une promesse,
Un soupir d’exilé, qu’un écho nous adresse.
Ange gardien des pleurs, qu’on veut lui confier,
La nature, avec nous, prompte à s’associer,
Va, si nous l’invoquons, semer sur ton passage,
De nos regrets mêlés la conjugale image.
Vois-tu dans les brouillards ces deux astres perçans,
Entr’ouvrir nos rameaux de leurs feux caressans ?
Entends-tu des tombeaux frémir la fleur fidèle,
Et l’insecte léger qui la frôle de l’aile ?
Ce sont des yeux chéris, qui se penchent sur nous,
Pour bénir du regard mon amour à genoux,
Et je connais la voix, qu’exhale l’asphodèle,
Aussi bien que l’écho, qui frissonne autour d’elle.
Ces yeux, ce sont les yeux qui surveillaient nos pas,
Quand tous les deux enfans, nous ne nous rêvions pas,
Et cette voix, qui pleure à travers la bruyère,
Ta mère, Maria, qui répond à ma mère.