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Piennes, elle se présenta plutôt en servante qu’en gardienne. Les prisonnières qui l’avaient d’abord redoutée, finirent par la prendre en pitié.

Les jours et les nuits s’écoulèrent mornes, désolés.

Cependant, cette claustration au fond de deux pièces étroites avait altéré la santé de Jeanne de Piennes. Elle résistait au mal avec cette vaillance qu’on lui connaît. Mais enfin tant de violentes secousses, tant de chagrins, une si longue douleur qui semblait s’enfoncer plus profondément en elle à mesure qu’elle avançait dans la vie, avaient fini par l’atteindre au cœur.

Ses yeux s’élargissaient, cernés d’un cercle bleuâtre : Une grande faiblesse, peu à peu, s’emparait d’elle.

On peut dire que cette infortunée ne vivait plus que par un effort d’énergie morale et d’amour maternel. Jeanne de Piennes n’était plus que mère. Son dernier rêve était de mettre sa fille en sûreté… mourir ensuite !

Oui, elle envisageait maintenant la