Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
et lettres intimes


XII


Rennes, décembre 1838.


Je ne saurais concevoir, mon cher Rouffet, pourquoi vous ne m’écrivez pas. Seriez-vous malade au point de ne pouvoir me le dire en deux mots, ou n’auriez-vous pas reçu ma dernière lettre ?

Voilà bientôt trois semaines que je n’ai rien reçu de vous. Seriez-vous mort ? Que diable, dites-le-moi ! Au moins concevrais-je cette excuse-là. Quoi qu’il en soit, écrivez-moi, mon cher Ami ; votre silence m’est on ne peut plus pénible.

J’ai à vous apprendre quelque chose qui pourrait ne pas vous faire plaisir, et qui cependant n’est pas assez grave pour cela. Mon oncle, qui est un des rédacteurs du Dinannais, est venu avant-hier à Rennes et m’a prié de lui laisser