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premières poésies

Comme je viens de l’achever, je vais vous dire ce que j’en pense.

Jules Sandeau, dont j’avais déjà lu la critique, lui rend justice sous le rapport littéraire, mais l’attaque sur la donnée historique. Je vous avoue que je suis encore à me demander où et comment il a outragé l’histoire. Ce critique l’accuse d’avoir fait de Cherea un vil amant de Messaline, un sybarite, d’avoir travesti le républicain en courtisan. Il ne sait ce qu’il dit. Cherea ne cesse, dans tout le cours de la pièce, d’exprimer ses sentiments républicains. L’amour qu’il feint pour Messaline, sa courtisanerie envers l’empereur, ne sont que le masque dont il se sert pour voiler ses projets de liberté. Il déplore même l’indigne comédie qu’il est obligé de jouer et se plaint de ne pouvoir agir ouvertement. Témoins sont ces beaux vers :

<poem> Oh ! sans doute qu’au temps des antiques vertus, Ce n’était pas ainsi que conspirait Brutus, Et c’était au grand jour que son poignard stoïque Vengeait en plein Sénat la sainte République !