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premières poésies

Oh ! si je ne puis plus, sur tes bords gracieux,
Quelque jour de bonheur, poser ma lèvre émue,
Du moins, de tous mes mots, les plus harmonieux
Je dirai tes attraits, ô mon île inconnue !

Parfum léger, tombé d’un rêve de bonheur,
Ma pensée a vécu peu d’instants et se meurt…
C’est que, dans le lointain, une molle harmonie,
Aussi douce dans l’air que l’aile d’un génie,

S’entend ;… c’est que la lyre a vibré sous vos doigts.
C’était pour exciter ces sons qui tant de fois
M’ont touché, que, légère et souple, ma pensée,
Un moment jusqu’à vous, Ami, s’est élancée.


C. Leconte de l’Isle.