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premières poésies



LII


Rennes, avril 1840.


Que devenez-vous donc, mon cher Rouffet, que vous ne m’écriviez pas ? Vos affaires notariales vous occupent-elles sans trêve, ou bien avez-vous trouvé dans ma dernière lettre quelques expressions qui ont encore froissé votre sensible susceptibilité ? Je me souviens, en effet, que mes dernières lignes étaient un peu équivoques ; elles semblaient une conclusion, n’est-ce pas ? et pourtant, mon Ami, veuillez ajouter foi à ma promesse, jamais mon intention n’a été telle. Avant-hier, Houein et moi, nous causions de vous et nous nous étonnions du silence que vous gardez encore ; c’est alors qu’il me rappela la fin de ma lettre et qu’il m’assura qu’elle seule devait occasionner votre refroidissement. S’il en est ainsi, mon