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Rennes, décembre 1839.


Mon cher Ami, me voilà dans une singulière position. Imaginez-vous que je reçois, ce matin, une lettre de mon aimable oncle, où il me marque que, n’ayant plus que quatre à cinq cents francs disponibles en ma faveur — attendu que mon père me témoigne, par le manque de fonds, son mécontentement de mon peu d’aptitude à l’étude du Droit — il défend à Paul Liger de me donner le moindre argent et de payer autre chose pour moi que ma chambre et ma pension, jusqu’à la fin de la somme ci-dessus mentionnée. Que dites-vous de cela ?

Je vais donc goûter d’une nouvelle existence, je vais donc vivre de mon propre travail, ce, qui me paraît peu probable, cependant, car je ne suis bon à rien, si ce n’est à réunir des rimes