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premières poésies
XLII
Rennes, octobre 1839.
Ceci, mon cher Ami, est l’épilogue de cette
pièce que j’adressais à ma mère et dont vous
avez reçu l’ébauche. Dites-moi si vous préférez
ces vers-ci aux précédents :
Toujours, quand ma pensée, avec mélancolie,
Retourne à ces moments que jamais on n’oublie,
À l’âge où le soleil resplendit dans le cœur,
Où toute voix est douce et n’a rien de moqueur,
Où l’on aime, à travers le prisme de la joie,
L’horizon souriant qui dans les pleurs se noie,
Alors le souvenir, cet intime enchanteur,
Ramène sous mes yeux tout mon premier bonheur,
Puis, de l’aile essuyant les pleurs de ma souffrance,
Réunit le passé si doux à l’espérance,
Et, m’entr’ouvrant les cieux, évoque devant moi
Leur image à tous deux… Ô ma mère, c’est toi !