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premières poésies

mon fait. Ne vous aurai-je pas auprès de moi ? Dites si cela vous fait plaisir.

Vous avez raison, mon Ami, Le titre : les Rossignols et le Bengali me conviendrait mieux qu’à vous. Changeons-le donc pour : Cœur et Âme. Je mettrai quelque autre pièce à la place des vers Aux Rois. Renvoyez-moi vos poésies et les miennes, afin que je puisse les proposer aux libraires rennais. Quant à Dinan, il n’y faut pas songer ; je n’y voudrais pas faire imprimer une carte de visite, en admettant, contre toutes probabilités, qu’on fût capable de le faire.

Savez-vous ce que c’est que de faire imprimer par souscription ? Êtes-vous bien disposé à vous traîner à deux genoux devant des gens qui se soucient fort peu de vos vers, afin d’en obtenir de l’argent ? Pour moi, non seulement cela est au-dessus de mes forces, mais encore j’aimerais mieux ne jamais publier une ligne que de le devoir à la pitié du vulgaire. Que voulez-vous ? Si nous ne pouvons pas vendre nos poésies, nous resterons ignorés : ce sera la dernière et la plus cruelle de nos déceptions.