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vii
à vingt ans

a là des leçons à recueillir. Je n’imagine pas qu’on puisse insulter à la gloire d’un poète, en se retournant pour considérer comment il a parcouru sa carrière, de son point de départ à son point d’arrivée.

Au reste, je le sais, dans ses dernières années, Leconte de Lisle était le premier à sourire, quand on déterrait quelque part certains de ses vers de jeunesse. Son amour-propre, qui s’était rebiffé d’abord devant ces exhumations, ne protestait plus. Au contraire. Il avait conscience que cette curiosité, en somme, était un hommage. Il disait à ses admirateurs et disciples, avec une ironique et tout de même encourageante modestie : « Ah ! vous avez fait de mauvais vers !… Pas tant que moi !… Voyez-vous, il faut avoir fait de mauvais vers… »

Et puis, enfin, ce ne fut pas la faute de Leconte de Lisle, on le verra, si les vers qu’on va lire n’ont pas été publiés, en un beau