la moitié des exemplaires au libraire qui se chargerait de l’impression ? Je vous avoue, mon cher Ami, que je ne suis pas exempt d’une certaine inquiétude sur tout ceci. Répondez-moi en détail sur la marche à suivre. Au reste, je me fie aveuglément à vous.
Je vous envoie, entre autres, une de celles de mes pièces que j’ai retouchées. Dites-m’en votre avis. La voici :
Parmi ces jeunes fronts pleins de fraîches pensées,
Parmi ces purs regards, rayons mystérieux,
Dont s’enivrent toujours nos âmes oppressées,
Comme l’oiseau chanteur au doux réveil des cieux ;
Parmi ces pas charmants, qui ne touchent la terre
Qu’indécis et craintifs ; entre toutes ces voix
Que la candeur remplit, que nulle ombre n’altère,
Où murmurent la grâce et l’amour à la fois ;
Parmi ces blancs esprits des humaines vallées,
Dont la céleste image est gravée en nos cœurs,
Et qui passent au loin, illusions ailées,
Ainsi qu’un frais parfum offert à nos douleurs,