Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34

C’est par toi que l’oreille ouverte aux bruits joyeux,
J’écoutais les oiseaux qui chantaient dans les cieux ;
Par toi que la verdeur de la vallée enivre,
Par toi que je respire et qu’il m’est doux de vivre…


Et des sanglots profonds étouffèrent sa voix.


Alors un grand Oiseau qui planait sur les bois,
Comme un nuage noir aux voûtes éternelles,
Sur un palmier géant vint replier ses ailes.
De ses larges yeux d’or la prunelle flambait
Et dardait un éclair dans la nuit qui tombait,
Et de son dos puissant les plumes hérissées
Faisaient dans le silence un bruit d’armes froissées.