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Éveillez, secouez vos forces enchaînées,
Faites courir la sève en nos sillons taris ;
Faites étinceler, sous les myrtes fleuris,
Un glaive inattendu, comme aux Panathénées !



Sinon, terre épuisée, où ne germe plus rien
Qui puisse alimenter l’espérance infinie,
Meurs ! Ne prolonge pas ta muette agonie,
Rentre pour y dormir au flot diluvien.



Et toi, qui gis encor sur le fumier des âges,
Homme, héritier de l’homme et de ses maux accrus,
Avec ton globe mort et tes dieux disparus,
Vole, poussière vile, au gré des vents sauvages !