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Comme de maigres loups ils dévorent vos biens,
Et le sang est tari dans leurs veines stériles.
Mais non, dormez ! Mieux vaut votre cercueil mouvant,
Votre lit d’algue au sein de la mer soulevée ;
Mieux vaut l’hymne orageux qui roule avec le vent,
Que d’entendre et de voir votre race énervée !
Mangez, buvez, enfants dégénérés des forts,
llace sans gloire ! Et vous, comme l’acier trempées,
Ames de nos aïeux, essaims de noirs remords,
Saluez à jamais le siècle des épées !


LES CHASSEURS.



Nous partirons demain, joyeux et l’arc au dos ;
Nous forcerons les cerfs paissant les mousses rudes ;
Et vers la nuit, courbés sous d’abondants fardeaux,