Donne-moi ton épée à la garde de fer,
La lame que tes bras serrent sur ta mamelle,
Le glaive qu’ont forgé les Nains, enfants d’Ymer.
Mon enfant, mon enfant, pourquoi hurler dans l’ombre
Comme la maigre louve au bord des tombeaux sourds ?
La terre et le granit pressent mes membres lourds,
Mon œil clos ne voit plus que l’immensité sombre ;
Mais je ne puis dormir si tu hurles toujours.
Angantyr, Angantyr ! sur le haut promontoire
Le vent qui tourbillonne emporte mes sanglots,
Et ton nom, ô guerrier, se mêle au bruit des flots.
Entends-moi, réponds-moi de ta demeure noire,
Et soulève la terre épaisse avec ton dos.
Mon enfant, mon enfant, ne trouble pas mon rêve :
Si le sépulcre est clos, l’esprit vole au dehors.
Va ! Je bois l’hydromel dans la coupe des forts ;
Le ciel du Valhalla fait resplendir mon glaive,
Et la voix des vivants est odieuse aux morts.
Angantyr, Angantyr ! donne-moi ton épée.
Tes enfants, hormis moi, roulent, nus et sanglants,