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POÈMES BARBARES.


Et maintenant, Seigneur, vous par qui j’ai dû naître,
Grâce ! Je me repens du crime d’être né…
Seigneur, je suis vaincu, que je sois pardonné !
Vous m’avez tant repris ! Achevez, ô mon Maître !
Prenez aussi le jour que vous m’avez donné. —

L’Homme ayant dit cela, voici, par la nuée,
Qu’un grand vent se leva de tous les horizons
Qui courba l’arbre altier au niveau des gazons,
Et, comme une poussière au hasard secouée,
Déracina les rocs de la cime des monts.

Et sur le désert sombre, et dans le noir espace,
Un sanglot effroyable et multiple courut,
Chœur immense et sans fin, disant : — Père, salut !
Nous sommes ton péché, ton supplice et ta race…
Meurs, nous vivrons ! — Et l’Homme épouvanté mourut.