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I



Au fond de sa demeure, Akhab, l’œil sombre et dur,
Sur sa couche d’ivoire et de bois de Syrie
Gît, muet et le front tourné contre le mur.

Sans manger ni dormir, le Roi de Samarie
Reste là, plein d’ennuis, comme, en un jour d’été,
Le voyageur courbé sur la source tarie.

Akhab a soif du vin de son iniquité,
Et conjure, en son cœur que travaille la haine,
La Vache de Béth-El et l’idole Astarté.

Il songe : — Suis-je un roi si ma colère est vaine ?
Par Baal ! j’ai chassé trois fois les cavaliers
De Ben-Hadad de Tyr au travers de la plaine.