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Les Rêves morts.




Vois ! cette mer si calme a comme un lourd bélier
Effondré tout un jour le flanc des promontoires,
Escaladé par bonds leur fumant escalier,
Et versé sur les rocs, qui hurlent sans plier,
Le frisson écumeux des longues houles noires.
Un vent frais, aujourd’hui, palpite sur les eaux,
La beauté du soleil monte et les illumine,
Et vers l’horizon pur où nagent les vaisseaux,
De la côte azurée, un tourbillon d’oiseaux
S’échappe, en arpentant l’immensité divine.
Mais, parmi les varechs, aux pointes des îlots,
Ceux qu’a brisés l’assaut sans frein de la tourmente,
Livides et sanglants sous la lourdeur des flots,
La bouche ouverte et pleine encore de sanglots,