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Histoire du Christianisme.

chacun sache ce qu’il demande journellement à Dieu : Dominicam orationem ipsi intelligant, ut quisque sciat quid petat a Deo.

Le pape Eugène II mourut le 27 août 827. Valentin lui succéda pendant un mois. Grégoire IV fut élu le 5 janvier de l’année suivante, mais il ne fut consacré qu’après que les commissaires impériaux eurent examiné et approuvé son élection.

On tint quatre Conciles dans les Gaules en 828, pour la correction du clergé et du peuple. Il est bien entendu que les ecclésiastiques et les fidèles n’en restèrent pas moins, les uns ignares et corrompus, et les autres incurablement stupides.

En 830, les fils de Louis le Débonnaire, ayant déposé leur père et forcé l’impératrice Judith de prendre le voile, furent soumis presque aussitôt ; mais, par ordre du pape, on séquestra dans un monastère Hilduin, Elisakhare et Wala, abbés de saint Denys, de Centula et de la Vieille-Corbie, comme instigateurs et chefs de la révolte.

Trois ans après, le pape, s’étant rendu en France, appelé par Lothaire, fils de Louis, fut soupçonné de n’y être venu que pour frapper l’empereur des censures ecclésiastiques. Alors, les évêques firent savoir au pape que, s’il était venu pour excommunier, il s’en retournerait excommunié lui-même, ce qui effraya sensiblement Grégoire ; mais d’autres évêques le rassurèrent en lui promettant de leur côté d’excommunier ceux qui l’excommunieraient.

Lothaire assembla donc un Concile à Compiègne, où les Pères anathématisèrent l’empereur, le déclarant coupable d’homicides, de sacrilèges, d’adul-