Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
Neuvième siècle.

de sorte qu’il laissa en mourant des richesses immenses. Étienne IV lui succéda. Celui-ci, étant mort l’année suivante, eut pour successeur Pascal Ier.

Louis le Débonnaire confirma, en 817, les donations faites à l’Église par Peppin et Karl le Grand ; mais il inséra dans l’acte impérial une clause spéciale, portant que les villes et terres concédées au Saint-Siège resteraient soumises à la domination et sujétion de l’empereur.

Il arriva, en 824, que Théodore, primicier de l’Église, et le nomenclateur Léon, ayant eu les yeux crevés, furent décapités dans le palais de Latran. Le pape envoya deux légats à l’empereur pour nier qu’il eût pris part à ces meurtres ; mais, quand les commissaires impériaux vinrent à Rome demander qu’on leur livrât les assassins, le pape s’y refusa, attendu, dit-il, que les exécuteurs du meurtre étaient de la famille de saint Pierre. L’affaire n’eut donc pas de suite.

Pascal Ier mourut peu après, le 11 mai 824. Eugène II lui succéda.

Le Concile de Rome, tenu en 826, sous le pontificat d’Eugène II, ordonna de suspendre les sous-diacres, diacres, prêtres et prélats qui étaient incapables de remplir les fonctions de leur ministère, jusqu’à ce qu’ils se fussent fait instruire. La plupart en effet ne savaient pas un mot de latin, même à Rome, de sorte qu’ils ne comprenaient absolument pas les prières contenues dans l’office de la messe. Il y a des capitulaires qui ordonnent aux évêques contemporains de veiller à ce que les prêtres comprennent au moins l’Oraison dominicale, afin que