Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
Histoire du Christianisme.

nius était un savant homme, mais le Saint-Esprit en savait plus long que lui.

L’empereur Héraclius défendit, par un édit, de parler à l’avenir de la nature simple ou des deux natures de Jésus-Christ, de sa volonté unique ou double. Comme cet édit était on ne peut plus sage et raisonnable, il révolta tout le monde. Héraclius fut regardé comme un hérétique par tous les partis.

Le pape Honorius mourut en 638. Sévère lui succéda dix-huit mois après. Sévère mourut presque immédiatement et eut pour successeur Jean IV.

En 641, l’impératrice Martine et le patriarche Pyrrhus empoisonnèrent Constantin, fils d’Héraclius, qui n’était pas monothélite, et voulurent couronner Héraclius, second fils de Martine ; mais le sénat fit arracher la langue à l’impératrice et couper le nez à Héracléon, qui n’avait que dix ans. Puis Constant II, fils de Constantin, fut proclamé empereur, et l’hérétique Paul devint patriarche.

Jean IV assembla à Rome un Concile qui anathématisa les Monothélites, leurs fauteurs et leurs partisans.

Ce pape mourut le 12 octobre 642. Théodore lui succéda.

Vers 648, l’ex-patriarche Pyrrhus vint à Rome présenter au pape Théodore une profession de foi catholique, en lui demandant de l’aider à reprendre possession du Siège de Constantinople. Théodore le reçut dans la communion de l’Église, mais ne fit rien de plus, par l’excellente raison qu’il lui était radicalement impossible d’agir en Orient par des ordres ou par des prières. Pyrrhus, peu satis-