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Quatrième siècle.

en avait, surtout en Égypte, une prodigieuse multitude. Dans la seule ville d’Oxyrinque, on comptait trente mille moines et religieuses. Saint Pacôme rassemblait deux fois par an cinquante mille moines dans le monastère de Tabesse. L’abbé Sérapion, près d’Arsinoë, gouvernait dix mille moines. Ils étaient plus de cent mille dans les deux Thébaïdes, haute et basse. La mort de Valens empêcha d’exécuter l’édit.

L’hérésie d’Apollinaire de Laodicée fut condamnée à Rome, en 377. Les Apollinaristes soutenaient que Jésus-Christ n’avait ni un corps, ni une âme semblables aux nôtres ; que son corps était impassible et que son âme était sans entendement, pareille à l’âme sensitive de Platon, que celui-ci distingue de l’âme raisonnable.

Le deuxième Concile général se réunit à Constantinople, en 383, sous Théodose, pour régler les affaires de l’Église et statuer définitivement sur la doctrine orthodoxe. Le résultat le plus important des délibérations fut un symbole semblable à celui de Nicée, mais auquel on ajouta une déclaration nouvelle au sujet de la divinité et de la procession du Saint-Esprit. Celui-ci fut déclaré Seigneur vivifiant qui procède du Père, et prit place dans la Trinité consubstantielle. Dans les premiers temps, le Saint-Esprit n’était guère qu’un mot abstrait. Saint Jérôme rapporte que Lactance n’y voyait qu’une expression propre à signifier la sainteté du Père et du Fils : Sanctificationem utriusque personæ. Cependant le concile de Constantinople ne fit procéder le Saint-Esprit que du Père. La troi-