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Histoire du Christianisme.

trine, car il n’est rien resté des vingt-quatre livres de commentaires qu’il avait écrits sur les Évangiles.

Le pape saint Alexandre fut mis à mort le 3 mai, an 117. Sixte Ier lui succéda le 7 juin de la même année, et deux mois après l’empereur Trajan mourut.

Carpocrate, chef d’une autre branche du Gnosticisme, parut vers l’an 120. Son hérésie, comme celle de Basilide, consistait en un mélange des idées de Pythagore et de Platon. Il croyait à la vie antérieure des âmes parmi lesquelles celle de Jésus-Christ tenait le premier rang. Selon Carpocrate, le vrai Gnostique était celui qui se maintenait au-dessus de la douleur et de la volupté. Aussi, disent les écrivains ecclésiastiques, les Carpocratiens se livraient-ils à toutes les débauches imaginables, sous prétexte que l’âme ne pouvait en être souillée ; mais il est probable que cette accusation n’est qu’une pieuse calomnie.

Le pape Sixte Ier mourut le 3 avril, an 127, sous Adrien. Télesphore lui succéda.

En 130, on vit de nouveaux hérétiques qui se donnaient le nom d’Adamites. Croyant posséder la pureté primitive d’Adam et d’Eve, ils allaient tout nus, hommes et femmes. Dans leurs assemblées, dit saint Épiphane, lorsque l’ancien qui leur lisait la Genèse prononçait ces mots : « Croissez et multipliez », il se produisait des scènes extraordinaires dont nous ne pouvons donner les détails, mais que ce même saint Épiphane décrit minutieusement avec le plus effroyable cynisme. À propos de la nudité des Adamites, nous lisons dans la 432e lettre d’un saint moderne, François de Sales,