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Douzième siècle.

celui des Guelfes, et les intérêts des Gibelins demeurèrent attachés à ceux de la maison impériale.

À l’avènement de Barberousse, l’harmonie régnait entre la puissance religieuse et le pouvoir civil. L’empereur avait livré Arnaud de Brescia au pape, et le pape avait couronné l’empereur à Rome ; mais les haines de l’Église et de l’empire subsistaient, et les querelles, les insultes et les anathèmes ne tardèrent pas à recommencer.

En 1156, le pape eut une idée ingénieuse : il écrivit à Étienne, roi d’Angleterre, qu’il lui donnait l’Irlande à la condition de payer à saint Pierre un denier annuel par maison.

Le pape Adrien IV mourut le 1er septembre 1159. Victor III lui succéda, non sans qu’il y eût une sorte de schisme, car la moitié des cardinaux nomma un autre pape sous le nom d’Alexandre III. Ce ne fut que l’année suivante que le Concile de Pavie confirma l’élection de Victor ; mais la France, l’Angleterre et la Palestine ne voulurent reconnaître qu’Alexandre III, de sorte que Victor est compté parmi les antipapes. Ce dernier étant mort en 1164, les schismatiques élurent Pascal III par ordre de Barberousse, excommunié par Alexandre III, le vrai pape. Or, l’empereur prit Rome d’assaut en 1167 et y installa Pascal, qui mourut un an après. Ses partisans nommèrent un troisième antipape sous le nom de Calixte III ; mais, Barberousse ayant fait sa paix, en 1178, avec Alexandre, Calixte abjura le schisme qui s’éteignit avec Laudo, en 1180.