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Onzième siècle.

enim potestas est pro causa, et qui de hoc dubitat dicitur dubitare de fide catholica. »

En 1074, l’empereur Henry IV, déjà excommunié pour avoir vendu des bénéfices ecclésiastiques, écrivit au pape une lettre très-humble par laquelle il lui promettait d’aller délivrer les Chrétiens d’Orient. Ce fut le premier projet des Croisades. Cette même année, Grégoire ordonna aux évêques, prêtres et religieux, de se séparer de leurs femmes, ce qui amena une protestation universelle. Tout le clergé déclara qu’il était insensé de vouloir contraindre les hommes à vivre comme des anges ; mais le pape n’était pas facile à persuader.

Peu après il mit tout le royaume de France en interdit, c’est-à-dire qu’il n’y avait plus ni baptême, ni mariage, ni enterrement, ce qui rendit les populations folles de terreur.

Il y eut vers cette époque un combat furieux, à Rouen, dans l’église Saint-Ouen, entre les prêtres et les moines. Le peuple y prit part à son tour. On se battit à coups de chandeliers, de cierges, de croix, de pierres et de haches. Les moines furent vaincus et condamnés.

En 1075, l’empereur Henry fut cité à Rome, et on lui ordonna de comparaître sous peine d’être retranché du corps de l’Église ; mais, loin d’obéir, il convoqua un Concile à Worms pour juger Grégoire VII. Celui-ci, attaqué dans l’église de Sainte-Marie-Majeure et enlevé par Cencius, fils du préfet de Rome, allait être envoyé prisonnier en Allemagne, quand le peuple le délivra.

Le Concile de Worms le déposa, mais il riposta