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Du 21 janvier 1793 au 18 brumaire.

rie. Ayant échoué au siége de Saint-Jean-d’Acre, il s’était replié sur l’Égypte et avait défait les Turcs sur les côtes d’Aboukir, là où, l’année précédente, Nelson avait détruit la flotte française ; mais son frère, Lucien Bonaparte, qui présidait les Cinq-Cents, le tenait au courant de ce qui se passait à Paris, et il jugea que le moment était venu de mettre ses desseins à exécution. Il abandonna donc son armée et débarqua à Fréjus le 9 octobre 1799 (17 vendémiaire an VIII).

Reçu avec enthousiasme par tous les partis dont chacun désirait se l’attacher, et par la masse du peuple ébloui de sa réputation militaire et de ses aventures orientales, il conspira, avec les généraux gagnés, avec Sieyès et quelques députés des Anciens, la chute du Directoire et la ruine du parti démocratique. Il fut décidé qu’on demanderait la translation du Corps législatif à Saint-Cloud et la nomination de Bonaparte au commandement de la force armée.