Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire de la Révolution française, 1871.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.
16
Histoire de la Révolution.

s’élevèrent contre la nouvelle division du pays. L’abolition des dîmes, dont l’Assemblée n’avait voté que le rachat dans la nuit du 4 août, décida la rupture définitive du clergé et de la nation. Un décret du 29 décembre transféra l’administration des biens cléricaux aux municipalités, ordonna d’en vendre pour quatre cents millions et créa un papier-monnaie, l’assignat, qui facilita cette vente. Alors les prédications furieuses commencèrent dans le Midi, et les prêtres excitèrent les catholiques au massacre des protestants. Puis vint la nouvelle constitution du clergé c’est-à-dire la nomination des évêques par les électeurs civils, la suppression des chapitres et la réduction des évêchés au nombre des départements. D’ailleurs, le culte catholique restait le seul subventionné par l’État.

On voit tout l’illogisme de cette constitution civile du clergé. Il fallait ne reconnaître légalement aucun culte et par conséquent n’en subventionner aucun ; d’autant plus que les catholiques,