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Du 11 mai 1774 au 21 janvier 1793.

daient tous deux ne rendait pas meilleure la misérable cause qu’ils défendaient.

Les royalistes constitutionnels, Mounier, Lally-Tollendal, Clermont-Tonnerre, ralliaient la minorité des nobles et des évêques. Le parti national, formant le reste de l’Assemblée, avait alors pour chefs Barnave, Duport et Lameth ; mais le vrai tribun de la Constituante était Mirabeau, homme de mœurs décriées, dont la jeunesse désordonnée s’était consumée en lucres contre le despotisme paternel et l’arbitraire royal, renié par sa caste, accueilli par le tiers état, et qui mettait encore, à cette époque, au service de la Révolution, une audace sans bornes et une éloquence sans égale.

La cour étant, par suire des derniers événements, réduite à conspirer au lieu d’agir, l’Assemblée s’occupa de discuter et de rédiger la constitution promise au pays, et qu’elle fit précéder de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Contre l’opinion des royalistes constitutionnels qui voulaient une chambre haute,