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rompues et qui courbe la tête. Telles, les bêtes se traînent, évitant la blanche neige.

Alors, couvre ton corps, comme je te le conseille, d’un manteau moelleux et d’une longue tunique. Sur la trame légère de celle-ci applique une épaisse doublure ; et revêts-la, afin que tes poils ne se hérissent pas de froid sur ta chair. Attache autour de tes pieds des sandales faites du cuir d’un bœuf tué par violence, et adapte-les, les poils en dedans. Quand la saison du froid sera venue, mets sur tes épaules, et suspends avec une courroie de cuir, des peaux de chevreaux premiers-nés, qui te garantiront de la pluie. Mets sur ta tête un pilos bien fait qui empêche que tes oreilles soient humides ; car le matin est froid quand Boréas tombe, et le vent du matin, en descendant sur la terre, de l’Ouranos étoilé, se répand sur les travaux des riches. L’air vaporeux, émané des fleuves au cours sans fin, et soulevé de terre par les tourbillons du vent, quelquefois retombe en pluie vers le soir, et quelquefois souffle, tandis que le Thrèkien Boréas bouleverse les nuées épaisses.

Préviens-le, et, ton travail achevé, rentre dans ta demeure, de peur que la ténébreuse nuée ouranienne n’enveloppe ton corps et ne mouille tes vêtements. Évite cela. Ce mois est le plus dur de l’hiver, dur aux troupeaux et dur aux hommes. Alors, donne aux bœufs la moitié de leur pâture, mais augmente la nourriture des hommes. En effet, les longues nuits suffisent pour fortifier les bœufs. Fais attention, pendant toute l’année, de mesurer les aliments à la durée des nuits et des jours, jusqu’à ce que la terre nourricière te prodigue de nouveau tout ce qu’elle produit

Lorsque, soixante jours après la conversion de Hèlios, Zeus met fin aux jours hivernaux, alors l’étoile Arktyros,