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prit une multitude de vaines espérances et de mauvaises pensées. Celui qui n’a pas une nourriture suffisante reste assis dans la Leskhè et n’a pas de bonnes pensées.

Dis à tes serviteurs, vers le milieu de l’été : L’été ne durera pas toujours, préparez les greniers. — Mets-toi à l’abri du mois Lènaiôn, dont tous les jours sont mauvais pour les bœufs. Évite les glaces dangereuses qui couvrent la terre au souffle de Boréas, quand celui-ci, dans la Thrèkè, nourrice de chevaux, agite la mer vaste ; car, alors, la terre et la forêt mugissent. Il renverse les chênes aux feuillages élevés et les pins épais, dans les gorges de la montagne, en tombant contre terre, et toute la grande forêt en retentit. Les bêtes féroces sont épouvantées, et même celles dont les poils sont épais ramènent leur queue sous leur ventre ; mais le froid traverse leurs poils épais et resserre leur poitrine. Il pénètre le cuir du bœuf et même la peau de la chèvre velue, mais non la laine des brebis. Et la force du vent Boréas courbe le vieillard, mais il n’atteint pas le corps délicat de la vierge qui, dans sa demeure, reste auprès de sa chère mère, ignorant les travaux d’Aphroditè d’or, et qui, ayant lavé et parfumé d’huile son beau corps, dort, la nuit, pendant l’hiver, dans la demeure, quand le polypode se ronge les pieds dans sa froide maison et ses tristes retraites. En effet, Hèlios ne lui montre aucune nourriture qu’il puisse saisir ; car Hèlios se tourne alors vers les peuplades et les villes des hommes noirs, et brille plus tard pour les Panhelléniens. Et, alors aussi, les bêtes cornues ou sans cornes s’enfuient en grinçant des dents par les taillis épais. Et celles qui habitent des repaires secrets et les cavernes pierreuses cherchent çà et là des abris, semblables à un homme à trois pieds dont les épaules sont