Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pique d’airain dans le grand bouclier. Mais Athènè aux yeux clairs, se penchant hors du char, détourna l’impétuosité de la pique. Et une violente douleur saisit Arès, et, tirant son épée aiguë, il se jeta sur le brave Hèraklès. Mais, comme il accourait, l’Amphitryôniade, insatiable de clameurs guerrières, [460] frappa sa cuisse nue sous le bouclier bien travaillé. La lance rompit le bouclier et traversa la cuisse, et le Dieu tomba sur la terre. Et aussitôt Phobos et Deimos firent avancer les chevaux et le char aux belles roues, et, l’enlevant de la terre aux larges chemins, ils le placèrent dans le char bien construit ; et, aussitôt, fouettant les chevaux, ils parvinrent à l’immense Olympos.

Puis, le fils d’Alkmènè et l’illustre Iolaos, ayant dépouillé Kyknos de ses belles armes, partirent aussitôt, et, traînés par leurs chevaux rapides, arrivèrent dans Trèkhina. [470] Et Athènè aux yeux clairs remonta dans le grand Olympos et dans les demeures de son père.

Et Kèyx ensevelit Kyknos. Et le peuple innombrable qui habitait les villes du roi illustre, Anthéia, Hélikè, et la ville des Myrmidones, la riche Iaôlkos, et Arnè, tout ce peuple se réunit pour honorer Kèyx cher aux Dieux heureux. Mais le torrent Anauros, grossi par les pluies hivernales, fit disparaître le tombeau et le monument. Ainsi, en effet, l’avait ordonné le Lètoide Apollôn, parce que Kyknos, se mettant en embuscade, dépouillait violemment [480] tous ceux qui amenaient d’illustres hécatombes à Pythô.



fin du bouclier de hèraklès.