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Et là des laboureurs ouvraient la terre divine, après avoir noué leurs tuniques. Et il y avait aussi une épaisse moisson ; et des moissonneurs coupaient les tiges hérissées de barbes aiguës [290] et lourdes des épis de Dèmètèr, et d’autres les liaient en gerbes et remplissaient l’aire. D’autres vendangeaient, ayant des serpes aux mains ; et d’autres emportaient dans les corbeilles les raisins blancs ou noirs pris aux grands ceps chargés de feuilles et aux rameaux d’argent. Auprès était une plantation en or, ouvrage de l’habile Hèphaistos, couverte de feuilles, aux échalas d’argent, [300] et chargée de grappes qui devenaient noires. Et les uns foulaient le raisin et les autres puisaient dans les cuves, et d’autres combattaient au pugilat ou à la lutte. Des chasseurs poursuivaient les lièvres aux pieds rapides, et deux chiens aux longues dents voulaient les saisir, mais les lièvres s’enfuyaient. Auprès, des cavaliers luttaient de vitesse. Debout sur leurs chars bien construits : et lâchant les rênes, ils poussaient les chevaux rapides et ceux-ci volaient bondissants, et les chars solides et les moyeux résonnaient avec bruit ; [310] et les cavaliers continuaient leur course, et la victoire ne se décidait pas, et le combat restait douteux. Au milieu de l’arène était un grand trépied d’or, ouvrage illustre de l’habile Hèphaistos.

Et l’Okéanos semblait rouler ses flots autour du bouclier aux ornements variés. Des cygnes, volant dans l’air, poussaient de hautes clameurs, et beaucoup d’autres nageaient sur la face de l’eau, et, auprès, jouaient les poissons chose merveilleuse, même pour Zeus retentissant qui avait ordonné que Hèphaistos fît ce bouclier grand et solide [320] que le vigoureux fils de Zeus saisit et agita dans ses mains, en sautant dans son char, semblable à la foudre du père Zeus tempêtueux. Et le robuste Iolaos, assis sur le siége, dirigeait le char recourbé.