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ils avaient aux mains des massues d’or. Et tous semblaient vivants [190] et ils se ruaient combattant de près avec des lances et des massues.

Et là étaient les chevaux aux pieds rapides du terrible Arès, et ils étaient d’or. Et le féroce Arès, enleveur de dépouilles, était là, la lance en main, commandant aux piétons, rouge de sang, dépouillant les guerriers encore vivants, et debout sur son char. Et auprès de lui se tenaient les spectres Deimos et Phobos, pleins du désir d’entrer dans la mêlée des hommes.

Et la dévastatrice Tritogénéia, fille de Zeus, était là, semblant vouloir s’armer pour le combat, la lance en main, le casque d’or en tête [200] et l’Aigide autour des épaules, et elle se jetait dans la rude bataille.

Et là était le chœur sacré des Dieux immortels, et au milieu d’eux, le fils de Lètô et de Zeus faisait résonner la kithare d’or. Et, devant le Pavé des Dieux, s’élevait le clair Olympos en cercles infinis autour de l’Agora bien-heureuse ; et, dans cette lutte des Dieux, les Déesses Piéride, les Muses, conduiraient le chant, et semblaient chanter harmonieusement.

Et là s’ouvrait un port de la mer indomptée, tout en étain, de forme circulaire, et semblant plein de flots. Au milieu de ce port, de nombreux [210] Dauphins semblaient nager çà et là, poursuivant les poissons ; et deux dauphins d’argent, soufflant l’eau par les narines, saisissaient les poissons muets, et ceux-ci, qui étaient d’airain, se débattaient entre leurs dents. Et un pêcheur était assis sur le rivage, les regardant et tenant un filet qu’il allait jeter.

Et là était le cavalier Perseus, fils de Danaè à la belle chevelure, ne touchant pas son bouclier des pieds, mais n’en étant pas loin ; et, par un prodige difficile à com-