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jouissant dans son cœur, car Iolaos avait bien parlé. Et il lui dit ces paroles ailées :

— Ô divin héros Iolaos, la rude bataille n’est pas éloignée. Si tu as toujours été brave, maintenant dirige bien le grand cheval Ariôn aux crins noirs, et seconde-moi autant que tu le pourras.

Ayant ainsi parlé, il lia autour de ses jambes des knèmides d’oreikhalkos blanc, illustre don de Hèphaistos ; puis il enveloppa sa poitrine d’une belle cuirasse d’or, aux ornements variés, que Pallas Athènaiè, fille de Zeus, lui avait donnée quand il se rua pour la première fois aux combats terribles. Il pendit ensuite autour de ses épaules le fer qui repousse le danger ; puis l’homme effrayant jeta sur son dos [130] le creux carquois empli de flèches vibrantes, dispensatrices de la mort silencieuse, portant à leurs pointes la mort et le deuil, longues et polies par le milieu et revêtues de plumes d’aigle noir. Puis il saisit la lance terrible, aiguë, armée d’airain ; puis il posa sur sa tête un casque d’acier, beau et bien forgé, qui s’adaptait à ses tempes et protégeait la tête du divin Hèrakles. Enfin il saisit de ses mains le bouclier aux ornements variés que [140] rien ne pouvait percer, ni rompre, admirable à voir, environné de gypse et d’ivoire blanc, éclatant d’ambre et d’or, et enlacé de cercles bleus.

Au milieu était la terreur inénarrable d’un Dragon qui regardait en arrière avec des yeux flamboyants et dont la gueule était pleine de dents blanches, féroces et implacables. Au-devant de lui volait la détestable Éris, horrible et troublant l’esprit des guerriers [150] qui osaient offrir le combat au fils de Zeus ; et les âmes de ces guerriers descendaient sous terre, dans le Hadès, et, sur la terre noire et sous l’ardent Seirios, leurs ossements pourrissaient dépouillés de chair. Là étaient figurés la Poursuite