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délicat, et, comme un lis au milieu des violettes, elle brille sur la mer tranquille.

Et les Dauphins joyeux portent sur leurs épaules Érôs et le Désir, qui se rient tous deux des ruses des jeunes hommes.

Et toute la foule des poissons saute sur les eaux bleues, autour de Paphiè, qui se plaît à les voir nager.


ODE LII
Sur la vendange.


Les jeunes hommes vigoureux et les belles jeunes filles portent, à pleines hottes, les noirs raisins aux pressoirs.

Mais les jeunes filles ne les pressent point de leurs pieds ; ce sont les hommes qui foulent les grappes en chantant, et font jaillir le vin.

Et ils se réjouissent de voir ce bon vin nouveau bouillonner dans les vaisseaux.

À peine les vieillards en ont-ils bu, qu’ils dansent d’un pied incertain et agitent leurs cheveux blancs.

Le jeune homme cherche la jeune fille couchée à l’ombre sur son beau flanc, et Érôs la veut persuader de devancer l’heure des noces. Et comme elle résiste, l’autre ne l’écoute pas et la contraint de céder.