Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/362

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ODE XLIV
Sur un songe.


Il me semblait, durant mon sommeil, courir çà et là, avec des ailes aux épaules ; mais Érôs, bien qu’il eût du plomb à ses petits pieds, m’a poursuivi et atteint.

Que veut dire ce songe ? — Ceci peut-être : Je me suis échappé des mains de plusieurs Érôs, mais celui-ci m’a pris et me retiendra.




ODE XLV
Sur les flèches d’Érôs.


L’Épouse de Kythèrè, aux forges Lemniennes, faisait des flèches à Érôs avec de l’acier, et tandis que Kythèrè les trempait dans le miel, Érôs y mettait du fiel.

Un jour, Arès, revenant du combat, et tenant une terrible lance, méprisa les flèches d’Érôs. Érôs lui dit : — Prends celle-ci, elle est pesante. — Arès la prit, et Kythèrè en rit ; mais, aussitôt, il gémit et dit : — Elle est trop lourde !

Érôs lui dit : — Tu l’as, garde-la !