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ODE XXXIX
Sur lui-même.


Dès que je bois d’un bon vin, d’un esprit joyeux je chante les neuf Muses. Dès que je bois d’un bon vin, aussitôt les soucis, les tristes pensées et les craintes se dissipent.

Dès que je bois d’un bon vin, Bakkhos m’enlève, criant et ivre, dans les airs parfumés. Dès que je bois d’un bon vin, je mets une cou­ronne faite de mes mains et tressée de fleurs va­riées, et je chante la vie heureuse.

Dès que je bois d’un bon vin, que je suis par­fumé d’une essence liquide et que je tiens dans mes bras une jeune fille, je chante la riante Kypris. Dès que je bois d’un bon vin, et que j’ai retrempé mon esprit dans une coupe, je me réjouis avec un chœur de jeunes hommes.

Dès que je bois d’un bon vin, je fais un vrai gain, le seul que j’emporterai, s’il nous faut tous mourir.


ODE XL
Sur Érôs.


Érôs ne vit pas une abeille cachée dans des ro­ses, et il en fut piqué. Il fut piqué à la main et se mit à pleurer. Et, courant, volant jusqu’à la blanche Kythèrè, il dit :