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courais rapidement, et que je jouais avec une foule de jeunes filles.

Et des jeunes hommes, plus beaux que le bon Lyaios, me disaient de dures paroles à propos de ces vierges.

Et je voulus les embrasser, et aussitôt ils disparurent tous.

Ainsi délaissé, je repris tristement mon sommeil.





ODE IX
Sur une colombe.


Aimable colombe, d’où viens-tu ? D’où viennent ces douces odeurs que tu répands dans ton vol ? Dis, quel dessein as-tu ?

la colombe

— Anakréôn m’envoie vers l’enfant Bathyllos, ce Bathyllos qui règne maintenant et qui commande.

Kythèrè m’a donnée à lui en échange d’un petit hymne. Je sers donc maintenant Anakréôn, et, comme tu vois, je porte ses tablettes.

Il m’a promis de me rendre bientôt la liberté ; mais il peut me la rendre : j’aime mieux rester et le servir.

À quoi bon voler sur les montagnes et sur les plaines, percher sur les rameaux et manger les baies sauvages ?

Voici que je mange dans la main d’Anakréôn et que je bois son propre vin.

Et, après avoir bu, je danse ; et je l’abrite de l’ombre de mes ailes, et je repose sur sa lyre.