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Je l’entendis, et, plein de pitié, j’allumai la lampe et j’ouvris ma porte.

Alors, je vis un petit enfant qui avait un arc, des ailes et un carquois.

Je l’approchai du feu, je réchauffai ses mains dans les miennes, et, de ses cheveux, j’exprimai la pluie. Pour lui, dès que la chaleur l’eut ranimé, il dit :

— Voyons si le nerf de mon arc n’a pas été détendu par la pluie.

Et, aussitôt, il tendit l’arc et m’envoya une flèche en plein foie. Alors, il sauta, riant aux éclats, et il me dit :

— Ô mon hôte, réjouis-toi ! Voici que mon arc n’a point de mal, mais ton cœur en gémira.


ODE IV
Sur lui-même.


Couché sur des myrtes frais et du vert lotos, je boirai à l’aise.

Ayant noué d’un papyros sa tunique à son cou, Érôs me servira.

Le temps ailé fuit comme la roue d’un char ; et, nos os dissous, nous ne sommes plus qu’un peu de cendre.

À quoi bon parfumer le tombeau et verser sur la terre ce qu’on peut boire ?

Couronne plutôt ma tête de roses, pendant ma vie ; apporte-moi des essences et appelle la Hétaire.