Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De ceux qui osent soutenir d’un courage unanime le choc de l’ennemi, peu meurent, et ils sauvent leur peuple ; mais les lâches perdent toute leur force, et nul ne peut dire combien les lâches sont accablés de maux.

C’est une ignominie d’être frappé dans le dos en fuyant le combat, et c’est une chose misérable qu’un cadavre gisant dans la poussière et que la pointe d’une lance a percé dans le dos. Mais il est beau celui qui marche d’un pied ferme, mordant ses lèvres de ses dents, couvrant de l’orbe de son large bouclier ses cuisses, sa poitrine et ses épaules, brandissant de sa droite la lance solide, et agitant sa crinière terrible sur sa tête.

Que chacun de vous apprenne à faire des actions héroïques et ne tienne pas son bouclier à l’abri des traits. Que chacun, au contraire, armé d’une longue lance et prêt à frapper de l’épée, attaque un ennemi, pied contre pied, bouclier contre bouclier, crinière contre crinière, casque contre casque, poitrine contre poitrine, et combatte en saisissant la poignée de son épée ou sa longue lance.

Mais vous, qui êtes légèrement armés, abritez-vous les uns les autres de vos boucliers, lancez les pierres pesantes, et attaquez de vos lances légères les lourds panoplites.


III


Pour moi, un homme n’est point digne de renommée, qu’il ait remporté le prix de la course ou de la lutte, ou