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VI



Pan aimait Ékhô, sa voisine ; Ékhô brûlait pour un satyre bondissant, et le satyre dépérissait pour Lyda. Autant Ékhô aimait le satyre, autant le satyre aimait Lyda, autant Lyda aimait Pan. Ainsi Érôs les enflammait. Autant chacun d’eux aimait celui qui le haïssait, autant chacun haïssait celui qui l’aimait. Et j’enseignerai ceci à ceux qui sont étrangers à Érôs : — Aimez ceux qui aiment, afin d’être aimés par eux.



VII



L’Alphéios, au delà de Pisa, ayant pénétré dans la mer, roule vers Aréthousa, poussant son onde couverte de rameaux d’olivier ; et, lui portant pour dons de belles feuilles, des fleurs et de la poussière sacrée, il fend profondément les ondes et court sous la mer sans y mêler ses eaux ; et la mer ne le sent point passer. C’est ainsi que l’Enfant terrible, plein de mauvaises ruses, savant en cruautés, Érôs, a pu enseigner, par la force de l’amour, la natation à un fleuve lui-même.

fin des idylles de moskhos