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V


Si mes vers sont beaux, ceux que la destinée m’a déjà accordés m’ont apporté assez de gloire ; s’ils ne sont pas dignes de louanges, pourquoi travaillerais-je davantage ? Si le Kronide, ou la destinée capricieuse, nous eût donné de vivre, d’une part, dans la joie et dans le plaisir, et, d’autre part, dans le travail, il nous serait permis, après nos labeurs, de jouir du repos ; mais puisque les Dieux n’ont accordé aux hommes qu’un temps de vivre, et encore bref et rapide, pourquoi, malheureux, nous épuiser plus longtemps de peines et de travaux ? Jusques à quand attacherons-nous notre esprit au gain et aux arts, dans le désir sans fin de plus grandes richesses ? Certes, nous avons tous oublié que nous sommes nés mortels et que la destinée ne nous a donné que peu de temps.




VI


Kléodamos et Myrson.
Kléodamos.


Le printemps, ô Myrsôn, ou l’hiver, ou l’automne, ou l’été, lequel te plaît le plus ? ou duquel d’entre eux préfères-tu le retour ? Est-ce l’été, qui mûrit toutes les choses dues au travail ? Est-ce le doux automne, qui épargne la