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II


Un jeune oiseleur, chassant aux oiseaux dans un bois d’arbres épais, vit le fugitif Érôs assis sur un rameau de buis. Il le vit donc, plein de joie, car Érôs lui semblait un très-grand oiseau. Il réunit tous ses joncs, et il épia Érôs qui sautait çà et là. Enfin, le jeune homme, irrité parce qu’il n’arrivait à rien, et jetant ses roseaux, alla trouver un vieillard laboureur qui lui avait enseigné son art ; et il lui raconta la chose, et il lui montra Érôs assis. Et le vieillard, souriant, remua la tête et répondit au jeune homme :

— Abstiens-toi de la chasse, et ne poursuis point cet oiseau. Fuis loin d’ici, car cette bête est méchante. Tant que tu ne le prendras point, tu seras heureux ; mais quand tu deviendras homme, cet oiseau, qui maintenant fuit et saute çà et là, approchera de lui-même, brusquement, et se posera sur ta tête.




III


La grande Kypris m’apparut tandis que je dormais encore, et elle menait de sa belle main l’enfant Érôs qui baissait la tête, et elle me dit ces paroles :

— Voici Érôs, cher bouvier, afin que tu lui enseignes à chanter.