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lion, je pris mon arc, je tendis à ses extrémités ployées la corde de nerf, j’y plaçai une flèche aiguë, et je guettai le monstre destructeur, cherchant à le voir avant qu’il m’eût aperçu. Vers le milieu du jour, je n’avais encore ni trouvé ses traces, ni entendu son rugissement, et je ne pouvais interroger ni pasteurs, ni laboureurs, car il n’y en avait aucun sur les sillons prêts à être ensemencés, et la pâle terreur retenait chacun d’eux dans les étables.

Cependant, je marchais à travers la montagne boisée, et je ne cessai point de marcher avant de l’avoir vu et combattu. Or, il revenait, attardé, vers son antre, repu de chair et de sang ; et sa crinière en était souillée, et sa face terrible, et sa poitrine ; et de sa langue il se léchait le mufle. Aussitôt je me cachai dans un buisson épais, et je l’attendis au détour d’un sentier ; et, comme il arrivait, je lui lançai une flèche dans le flanc gauche ; mais en vain, car le trait aigu ne pénétra point dans les chairs et retomba sur l’herbe. Or, étonné, il releva brusquement sa tête fauve, et, regardant de tous côtés, il ouvrit la gueule et montra ses dents voraces. Je lançai un autre trait, irrité de l’impuissance du premier, et je l’atteignis à la poitrine, là où est le poumon ; mais, là encore, le trait meurtrier ne put même percer la peau, et il tomba à ses pieds. Furieux, j’allais en lancer un troisième, quand, de ses yeux qu’il promenait autour de lui, le lion insatiable m’aperçut. Et il enroula sa longue queue autour de ses jarrets, se préparant au combat. Et son cou se goniia, plein de colère ; et sa crinière fauve se hérissa ; l’épine de son dos se recourba comme un arc, et il ramassa ses Hanes et ses reins.

Lorsqu’un habile fabricateur de chars ploie des branches de ûguier sauvage, après les avoir échauffées à la flamme, pour en faire des roues, il arrive que le bois